Introduction : Les lésions périnéales sont fréquentes lors de l’accouchement (53 à 79% des femmes accouchant par voie basse). Elles peuvent avoir un impact négatif sur la qualité de vie des femmes dont l’importance est relative au degré de sévérité de la lésion : douleur périnéale, incontinence urinaire ou fécale, trouble de l’activité sexuelle.
Objectif : L’objectif de cette méta-analyse était d’évaluer l’efficacité des compresses chaudes au cours du second stade du travail pour réduire l’occurrence des lésions périnéales.
Méthode : Ont été inclus tous les essais contrôlés randomisés (ECR) comparant l’application de compresses d’eau chaude au cours du second stade du travail (intervention) avec un groupe contrôle sans intervention, parmi des femmes accouchant par voie basse à terme avec un fœtus singleton en présentation céphalique.
Résultats : Au total, 7 ECR ont été inclus, incluant 2103 femmes. Selon les études, l’intervention était le plus souvent réalisée de manière continue ou pendant les contractions, durant toute la durée des efforts expulsifs ou dès les premiers signes de distension périnéale, et présentait des variantes de température de l’eau dans laquelle étaient immergées les compresses (entre 45 et 70°C). L’application de compresses d’eau chaude était associée à une augmentation des périnées intacts (22,4% vs 15,5% ; RR 1,46 ; IC95% 1,22-1,74) et une diminution des déchirures du 3ème et 4ème degré (1,9% vs 5,8% ; RR 0,38 ; IC95% 0,20-0,56) et des épisiotomies (10,4% vs 17,1% ; RR 0,61 ; IC95% 0,51-0,74).
Conclusion : L’application de compresses d’eau chaude semble diminuer l’occurrence des lésions périnéales. Des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer la température et le moment d’application optimaux, ainsi que les effets à plus long terme.
Lien : Pubmed PMID : 31238205
Référence : Magoga G, Saccone G, Al-Kouatly HB, Dahlen GH, Thornton C, Akbarzadeh M, et al. Warm perineal compresses during the second stage of labor for reducing perineal trauma: A meta-analysis. Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol. 2019;240:93-8.