Depuis les travaux du Dr. Barker dans les années 90, l’hypothèse d’une origine développementale de la santé et des maladies (« DOHaD») est étayée par un corpus toujours plus important de publications scientifiques. Dans le même sens, l’Organisation Mondiale de la Santé et l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’Enfance) alertent le Monde sur l’importance particulière des 1000 premiers jours de la vie d’un être humain. Ce laps de temps, qui s’étend du début de la gestation aux deux premières années de vie extra-utérine, est une période de vulnérabilité où les organes, et en particulier le cerveau, se développent rapidement. C’est également une période cruciale d’adaptabilité et de réactivité au monde : une mauvaise nutrition, l’absence de stimulation et de protection, un environnement inadéquat chez le jeune enfant ont des effets néfastes pouvant avoir des répercussions tout au long de sa vie sur sa santé comme sur son avenir socio-économique.
Les études de mesures sur le sang au cordon, le liquide amniotique ou le méconium suggèrent que le foetus est exposé précocement à de multiples substances chimiques. D’autres études, conduites autour des hypothèses DOHaD, observent que l’exposition à certains agents chimiques, au stress ou à de mauvaises habitudes de vie pourrait favoriser l‘apparition de maladies chroniques telles que l’hypertension artérielle, l’obésité, le diabète, ou encore certain troubles immunitaire à l’âge adulte (Irwin et al. 2007). Il y a un lien évident entre les facteurs environnementaux, les conditions de vie socio-économiques, et les relations psycho-affectives sur notre santé future.
Devant ce constat, le CNSF ne peut que s’engager à promouvoir, accompagner et soutenir les mesures et les interventions centrées sur une vision globale de la santé, incluant les déterminants de santé et en faveur de la salutogénèse.
Durant sa grossesse, une femme enceinte aura, en moyenne, 18 contacts avec des professionnels de santé. Ce sont les sages-femmes, expertes de la grossesse physiologique, qui seront les principales interlocutrices des couples et qui auront accès à la fois à la mère, à l’enfant, et à l’environnement dans lequel ce dernier grandira.
Objectif : 1000 jours
La cellule parentale est la première source d’affection, de contacts sociaux et d’apprentissage d’un bébé. Ce dernier, et par extension l’enfant, ne peut être appréhendé en l’excluant du contexte dans lequel il vit et des « éducateurs de première ligne » qui l’entourent, qui sont garants de toutes les décisions qui le concerne ainsi que de l’environnement dans lequel il se développe.
Les « éducateurs de première ligne », ces adultes en position parentale(APP), sont 1 incontestablement les acteurs clés dans la mise en place des conditions optimales définies par l’OMS pour préserver la santé d’un enfant. Que ce soit par les fonctions qu’ils occupent et les soins qu’ils leur apportent, par la continuité de leur présence, ou encore par la relation affective qu’ils entretiennent avec leurs enfants, les APP prennent légitimement les décisions qui leur semblent les plus opportunes pour leur foyer.
C’est pourquoi les sages-femmes se sont toujours engagées auprès des familles : d’une part en les accompagnant sur le plan médical, mais aussi, en les soutenant dans leurs projets, leurs choix et leurs actions parentales c’est-à-dire dans leur développement du pouvoir d’agir (empowerment) en faveur de leur santé et celle de leurs enfants.
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