Le CIANE intervient dans le débat des restructurations des maternités en France. Une maternité française sur deux, ou presque, a fermé depuis 1996 : on en compte 470 à ce jour contre 814 en 1996. Et cela s’accélère depuis deux ans au point que ces fermetures se sont imposées dans le débat national sur les territoires : des maires, des élus, et la population s’interrogent et s’inquiètent des déserts médicaux en cours et à venir.
A chaque annonce de fermeture, la mobilisation est forte. En vain. Lourdes, Die, Saint-Claude, Le Blanc, Bar-le-Duc, Privas, Bernay…et Thann et Altkirch, …à qui le tour ? Si beaucoup de maternités de 300 et moins de naissances ont disparu, ces dernières années, ce sont des établissements réalisant entre 1000 et 1500 naissances qui ont cessé leur activité.
Selon une étude de la DREES (service statistique du ministère) publiée en janvier 2019, 167 000 Françaises vivent déjà dans un désert obstétrical.
Face à la cacophonie ambiante et à l’hétérogénéité des territoires et des situations, le CIANE n’a pas de position de principe unique et dogmatique .
Dans un dossier publié le 19 septembre 2019, Le CIANE pose cinq questions demeurées sans réponse :
- Quel est le volume des fermetures annoncées ?
- Quel est le maillage idéal sur le territoire ?
- Quelle est la taille idéale d’une maternité ?
- À quel prix maintenir un service d’obstétrique ?
- Quelles sont les mesures prévues pour les femmes éloignées ?
et formule six propositions :
- Plus de transparence dans les décisions et, en attendant, le CIANE demande un moratoire sur la fermeture des maternités,
- Plus de démocratie sanitaire,
- Plus de recherches et d’études,
- Plus d’effectifs dans les maternités,
- Une plus grande attention aux femmes et à leur famille,
- Une meilleure coordination des acteurs.
Le CIANE conclut ainsi son dossier :
À l’heure où le système de santé est censé mettre le patient au cœur de son organisation, il n’est plus envisageable de demander aux patients seuls de s’adapter à l’offre de soins. La réforme d’ampleur des maternités qui s’annonce engage une politique sur une dizaine voire une vingtaine d’années. Tout comme nous payons actuellement les réformes passées concernant la démographie médicale, il serait dangereux d’engager des réformes d’ampleur concernant les maternités sans l’ensemble des éclairages.
Dans les zones déjà concernées par les fermetures de maternités isolées, tout doit être mis en œuvre pour garantir la sécurité médicale et émotionnelle des femmes et de leur famille.