Vers le dépistage organisé du cancer du col utérin

La ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé, début mai 2018, la mise en place du dépistage organisé du cancer du col de l’utérus.L’ensemble des femmes bénéficiera désormais d’un remboursement à 100% par l’Assurance Maladie. 

En France, le dépistage jusqu’à présent individuel du cancer du col de l’utérus est recommandé tous les 3 ans chez les femmes asymptomatiques de 25 à 65 ans. Son taux de couverture est d’environ 60 % avec d’importantes inégalités de recours (en terme de tranches d’âge, de région et de situations socio-économiques ou culturelles).

Le cancer du col de l’utérus est l’un des seuls cancers pour lesquels le pronostic vital se dégrade depuis les années 90 avec un impact démontré du niveau socioéconomique sur la mortalité de ce cancer (taux de survie à 5 ans après le diagnostic en diminution de 68 % en 1989/1991 à 64 % en 2001/2004).

Dans le cadre du programme de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus, les examens de dépistage seront constitués par un examen cytopathologique de dépistage de prélèvement du col de l’utérus, y compris en phase liquide.»

Ce dépistage organisé ciblera les femmes qui n’auront pas eu de traces de remboursement d’examens par l’Assurance Maladie dans les trois dernières années entre 25 et 65 ans conformément aux recommandations de l’INCa. 

Un cahier des charges précise les conditions d’organisations de ce dépistage. Le dépistage concerne :

  • Toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans inclus,
  • Ayant ou ayant eu des rapports sexuels,
  • N’ayant pas subi d’hystérectomie.

À noter :

  • Le programme s’attache particulièrement à faire entrer les femmes n’ayant pas eu de frottis cervico-utérins (FCU) depuis 3 ans.
  • Les femmes enceintes sont également concernées ; c’est parfois la seule période où elles peuvent bénéficier facilement d’un frottis.

Critères d’exclusion

  • Les femmes ayant eu un frottis anormal dans leurs antécédents (c’est-à-dire au moins une lésion de bas grade ou un ASC-US ou une anomalie des cellules glandulaires).
  • Les femmes suspectes de cancer à l’examen clinique. Elles relèvent d’un examen immédiat à visée diagnostique.
  • Les femmes sans antécédents de rapports sexuels.
  • Les femmes ayant subi une hystérectomie totale pour raison autre que cervicale.

À noter : La grossesse n’est pas un critère d’exclusion.

En conclusion, cette mise en place n’est qu’une première étape. En effet, il est probable que ce dépistage évoluera vers un dépistage ciblant directement la recherche du HPV. Dans ce cas si le dépistage de l’HPV est positif, un frottis annuel serait proposé aux femmes porteuses d’un HPV potentiellement oncogène. Si ce dépistage est négatif, l’examen serait renouvelé tous les 5 ans.